Le Nouvelliste | Publié le : 17 juin 2011
Le roman « Sortilège haïtien » de Michèle Jessica Fièvre est une grande traversée où via ses principaux personnages se défilent violence, mythologie et intrigue. C’est un roman qui aborde les faits d’actualité qui sont monnaie courante dans la société haïtienne, car les aspects sociopolitiques et moraux de la vie haïtienne sont grandement mis en évidence et ce dans toute leur crudité.
Manon, personnage principal du roman, fut sauvée par une sirène dénommée Castera en pleine mer, alors qu’elle n’avait que trois ans pour échapper à Jacques qui la poursuivait après s’être pris à Granmè pour de l’argent. Ensuite on retrouve Manon qui allait se retrouver au Centre de repos pour se calmer les nerfs et permettre aux rumeurs de se tasser par rapport à la mort de Bérénice, une amie de sa mère Bettina, considérée comme une pute de luxe à Pétion-Ville. Enfin, Manon allait se fiancer à Etienne qui, lui, était un proche du président, un apprenti dictateur.
Le récit, le souffle, les sentiments d’amour et d’altruisme de la romancière se traduisent dans un langage on ne peut plus limpide et clair, car elle emmène ses lecteurs et lectrices dans son univers où elle partage son amertume, ses désirs, sa passion et ses peurs. C’est un véritable miroir où l’image reflétée peut frapper de stupeur celui ou celle qui s’expose à la lecture de ce roman par son caractère inconvenant. Par ailleurs, elle profite pour en faire la description de la chute d’un dictateur qui est éhonté, mégalomane qui occupe une place secondaire dans son oeuvre. C’est un roman divisé en quatre parties: la première est réservée à Manon, le principal personnage de ce roman, la deuxième à Castera, la sirène qui semble être l’expression de l’imagination de Manon, la troisième aux trahisons et la quatrième concerne le Bois caïman.